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Le Vapotage explose chez les adolescents américains … et en France ?

Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a publié, la semaine dernière, son dernier rapport. Dans celui-ci, il s’alarme de l’explosion de l’utilisation de la cigarette électronique chez les adolescents américains.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2018, 3,6 millions de lycéens et collégiens vapotaient contre 2,1 millions l’année précédente, soit +78% chez les lycéens et +48% chez les collégiens.

Dans un communiqué, le Directeur du CDC, Robert Redfield, estime que « la hausse en flèche de l’usage par les jeunes de cigarettes électroniques, l’an dernier, menace d’effacer les progrès réalisés dans la réduction de la consommation de tabac par les jeunes », en portant en germe le risque d’une « génération accro à la nicotine ».

Dans son viseur, la fameuse cigarette électronique Juul.
Avec son ergonomie novatrice et son système de capsules en forme de clef USB, son mode de recharge high-tech, son fort dosage en nicotine, elle a séduit de très nombreux adolescents outre-Atlantique, contribuant décisivement à la hausse spectaculaire du segment jeunes du marché de la cigarette électronique. Au point d’être rachetée par un grand cigarettier.

Les autorités de santé s’alarment ainsi de l’exposition à la nicotine des adolescents. En effet, la nicotine peut avoir des effets nocifs sur le développement des cerveaux adolescents.
A l’âge adulte, le cerveau pourrait fonctionner de manière altérée et renforcer les addictions.

Cette cigarette électronique vient d’être lancée en France. La firme a déployé son offre de manière différente de celle qu’elle utilise aux Etats-Unis. Le dosage en nicotine respecte la législation européenne qui fixe un seuil maximal plus bas, les goûts seraient aussi moins nombreux. Par ailleurs, sa plateforme de vente en ligne a mis en place un système de vérification de l’âge de l’acheteur plus robuste qu’à l’accoutumée. Néanmoins, il semblerait qu’il soit possible de s’en procurer via d’autres plateformes en ligne moins regardantes.

Cependant, malgré ces bémols, comment lutter contre un phénomène de mode chez les adolescents, propagé par les réseaux sociaux et le marketing viral ?
En France, l’étude de l’OFDT souligne : « En 2014, quatre élèves de 4e et 3e sur dix (39 %) disent avoir déjà utilisé une e-cigarette, la majorité d’entre eux en étant restés, au moment de l’enquête, à une simple expérimentation. Seul un petit nombre d’élèves déclare s’en servir tous les jours (1,9 %).
En 2017, 52,4 % des jeunes de 17 ans interrogés déclarent avoir déjà utilisé une e-cigarette au cours de leur vie (56,5 % des garçons et 48,1 % des filles), soit un peu moins qu’en 2014 (53,3 %).
Mais l’usage de la cigarette électronique demeure essentiellement occasionnel : 34,9 % des expérimentateurs se sont contentés d’une seule consommation, le vapotage dans le mois ou quotidien concernant moins d’adolescents qu’en 2014 (respectivement 16,8 % contre 22,1 % et 1,9 % contre 2,5 %).
L’usage associé d’e-cigarette et de tabac se révèle important : seuls 4,0 % des expérimentateurs d’e-cigarette disent n’avoir jamais essayé de fumer du tabac et la très grande majorité des vapoteurs quotidiens se déclarent également fumeurs quotidiens de cigarettes (68,3 %).

Ainsi, si les bénéfices en termes de réduction des risques de l’usage exclusif de produits de la vape chez l’adulte fumeur par rapport à la consommation de cigarettes conventionnelles semblent réels, l’utilisation de l’e-cig chez les adolescents demeure cependant problématique. Encore un chantier nouveau pour la lutte contre les addictions !

La lettre bimensuelle de DNF de mi-février 2017

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